Le Saviez-vous :
La poule de basse-cour est
un Nouvel Animal de Compagnie (« NAC »)
Les poules, et dans une moindre mesure les canards, sont de plus en plus présents dans nos jardins familiaux. L’attrait pour la création d’une petite basse-cour s’explique par le plaisir de consommer ses propres œufs frais.
Certaines communes encouragent même cette pratique, y voyant un moyen efficace de réduire les déchets organiques grâce à ces gallinacés qui se nourrissent volontiers des restes de table et des épluchures.
Cependant, il est essentiel de rappeler que ces animaux requièrent des soins attentifs et des conditions de vie adaptées à leurs besoins fondamentaux.
Cet article a pour objectif de vous fournir les informations essentielles pour assurer la santé et le bien-être de vos poules de compagnie,
afin de prévenir les problèmes et de garantir une cohabitation harmonieuse.
Certains vétérinaires de l’équipe de la clinique CVA sont en mesure d’assurer des consultations dédiées à ces nouveaux animaux de compagnie, si le besoin s’en fait sentir.
Ces consultations sont devenues plus fréquentes pour ces animaux très sociables, qui partagent le quotidien de nombreux Français, particulièrement dans nos zones rurales, qui s’y prêtent à merveille.
Une réglementation à ne pas négliger
La législation française encadre strictement le bien-être animal, interdisant tout mauvais traitement et imposant à chaque propriétaire de garantir à ses animaux des conditions de vie compatibles avec leurs impératifs biologiques (article L214-1).
Si l’élevage de volailles à des fins domestiques personnelles est autorisé, la vente de produits issus de cet élevage privé est interdite en dehors du cadre de la consommation familiale.
Note : un élevage est considéré comme professionnel dès lors qu’il dépasse 50 individus de plus de 30 jours ; il doit alors être déclaré aux services compétents.
Les récentes épidémies de grippe aviaire ont renforcé les contraintes réglementaires pesant sur les élevages familiaux : depuis 2006, tout détenteur d’oiseaux, y compris les poules, est tenu de les déclarer auprès de sa mairie en remplissant le formulaire prévu à cet effet (arrêté du 24 février 2006, formulaire à demander auprès de votre mairie).
De même, en matière de nuisances sonores, rappelez-vous que votre basse-cour doit respecter les règles de voisinage prévues par l’article R1334-31 du Code de la santé publique.
Vous devez veiller à ce que vos animaux ne portent pas atteinte à la tranquillité ou à la santé de vos voisins.
Assurer le bien-être de ses poules
Un habitat adapté
Les poules n’aiment pas vivre seules : il leur faut une ou plusieurs congénères. En moyenne, deux à quatre poules suffisent pour fournir des œufs à une famille de quatre personnes.
Plus elles sont nombreuses, plus la hiérarchie sera marquée, alors soyez vigilant aux risques d’agression entre elles, notamment lors de l’introduction de nouveaux sujets.
Le bien-être des poules passe par un abri adapté, idéalement un poulailler, pour les protéger des intempéries et des prédateurs.
Il est également indispensable qu’elles aient accès à un parcours extérieur d’au moins 20 m² pour quatre individus.
Pour limiter le gaspillage alimentaire, il est conseillé de disposer de mangeoires ou de distributeurs d’aliments.
Prévoyez également plusieurs abreuvoirs afin que l’eau reste fraîche en toutes saisons. Par ailleurs, en été, les poules apprécieront d’avoir accès à une pataugeoire pour se rafraîchir !
Un nettoyage régulier du poulailler et un changement hebdomadaire de la litière (paille ou copeaux) sont essentiels pour maintenir de bonnes conditions sanitaires.
Une alimentation équilibrée
Les poules, omnivores, consomment des insectes, des graines et des végétaux qu’elles trouvent dans leur environnement, ainsi que des restes de repas et des épluchures.
Toutefois, ces apports ne suffisent pas toujours à couvrir tous leurs besoins nutritionnels.
Une ration quotidienne doit inclure :
- Des céréales : au moins deux types par ration (blé, seigle, orge, maïs, avoine – cette dernière ne devant pas excéder 10 % de la ration). Le maïs, notamment, garantit un bon apport en protéines et en matières grasses, favorisant la ponte et la résistance au froid.
- Des légumineuses et oléagineux : lentilles, fèves, pois, féverole, colza, lin, soja, tournesol. Riches en protéines, ils doivent constituer une part essentielle de leur alimentation.
Une poule consomme en moyenne 150 à 200 g de mélange céréales et légumineuses par jour.
La prévention des parasites
Les poules sont sensibles à divers parasites externes (poux, acariens) et internes (vers, coccidies).
Certains de ces parasites peuvent être transmis à l’homme, ce qui souligne l’importance d’une bonne prévention.
Pour limiter les parasites externes, il est recommandé d’offrir aux poules un bain de sable, éventuellement enrichi en terre de diatomée.
En cas d’infestation, un vétérinaire pourra proposer un traitement adapté, sous forme de solutions topiques ou de médicaments administrés par voie orale.
Certains traitements nécessitent une période d’attente avant de pouvoir consommer les œufs.
Concernant les parasites internes, une vermifugation 2 fois l’année est recommandée.
Une surveillance attentive de l’état général des poules (perte d’appétit, baisse de la ponte, faiblesse) permet d’identifier rapidement d’éventuels problèmes de santé nécessitant une consultation vétérinaire.
La vaccination préventive
Les poules achetées dans le commerce sont généralement vaccinées contre la maladie de Marek dès leur éclosion.
Il n’existe cependant aucune obligation vaccinale pour les poules dites « de loisir ».
Un « cheptel » fermé (ensemble d’individus, ici poules, sans introduction de nouveaux sujets ni participation à des expositions) présente un faible risque sanitaire.
Toutefois, si des antécédents de maladies existent ou si les poules sont en contact avec des oiseaux extérieurs, il peut être pertinent de discuter avec un vétérinaire des vaccinations à envisager.
Le picage : un comportement hiérarchique à surveiller
Le picage est un comportement naturel de dominance, mais il peut devenir problématique lorsqu’il entraîne des blessures.
Un picage excessif peut résulter :
- de carences nutritionnelles,
- d’un stress environnemental (surpopulation, espace insuffisant, lumière inadaptée),
- ou d’un manque d’aménagements (nids, perchoirs, etc.).
Une alimentation équilibrée et un environnement bien conçu réduisent les risques.
En cas de lésions importantes, il convient d’isoler l’animal blessé et de désinfecter les plaies pour éviter toute complication.
La ponte : un cycle naturel variable
Après deux ans, la ponte commence à diminuer progressivement.
Il est normal que les poules ne pondent pas tous les jours, la fréquence dépendant de nombreux facteurs tels que la saison, l’alimentation et la santé.
Enfin, soyez vigilant quant aux délais d’attente recommandés avant de consommer les œufs après un traitement médicamenteux.
Conseils pratiques
Les poules peuvent être considérées comme des animaux de compagnie. Il est crucial de respecter leurs besoins naturels vitaux : alimentation équilibrée, environnement adapté bien conçu et vigilance de tout symptôme.
Il existe des mesures préventives contre certaines maladies, notamment les parasites externes et internes.
En suivant les recommandations ci-dessus, vous offrirez à vos poules un cadre de vie sain et épanouissant, tout en profitant des nombreux avantages de l’élevage familial.
Demandez conseil à votre vétérinaire pour toute question à leur sujet !